Comment vas-tu ?

crédit photo : Amir Esrafili – pexels.com

Au moment d’écrire ces lignes, nous sommes en février 2021. Je vous raconte brièvement comment j’ai vécu cette dernière année et ce qui est ressorti de ces batailles intérieures, parfois violentes, parfois douces, mais surtout salvatrices.

Quelque part en mars 2020, j’ai été mis à pieds, comme plusieurs. Nous étions pourtant dans un air d’aller vers une production gigantesque pour satisfaire une grande clientèle. Et soudainement, tout s’arrêtait. 

Sur-le-champ. Sans préavis. Sournoisement, tout comme nos univers personnels  qui venaient de prendre une débarque dans l’incertitude, la peur et l’inconnu. Mais pour moi, avec un peu de soulagement. Je l’ignorais à ce moment-là, mais le besoin de prendre une pause, une vraie, s’imposait pour ma santé mentale et physique. Et la Vie répond souvent – ou toujours –  à nos demandes. J’ai d’ailleurs pensé, ironiquement, que la pandémie arrivait par ma faute…ha ha ha ! 

C’était un mercredi matin. 

Je donnais depuis quelques années déjà, une grande partie de mon temps et de mon énergie à cet emploi, mais voilà que soudainement, pour une semaine, deux, peut-être trois, j’aurais tout ça pour moi, sans penser à personne ni rien d’autre que moi. Sans planifier, sans prévoir, sans devoir. Juste être. 

Cet arrêt aura duré près de quatre mois. 

Dès la première journée, j’ai installé un espace pour me remettre à la peinture et créer. Dès le lendemain, j’ai repris la course à pieds quotidiennement. Dès le surlendemain, j’ai recommencé à cuisiner avec amour et calme. Et c’est ainsi que j’ai passé les quatre mois qui ont suivi, cherchant sans cesse à répondre à mes besoins du moment et surtout, à répondre régulièrement à cette question : 

COMMENT VAS-TU ? (L’émotion vient de monter spontanément, suivie de quelques larmes en écrivant cette phrase parce que très rarement, on se le demande à nous-même et trop peu souvent les autres nous pose la question, sincèrement).

Et j’ai passé ces quatre mois à tomber et retomber en amour avec moi, à reconnecter avec l’Artiste en moi, à renouer avec mes vraies valeurs, ma vraie essence, et tout ce que j’avais perdu et oublié de moi au fil des ans pour être au service des autres, pour plaire, ne pas déplaire, ne pas faire trop de vague ni déranger par ce que je suis. J’avais oublié comment j’allais dans toute cette Vie que je vouais aux autres.

Ce mercredi matin du mois de mars 2020, j’étais loin de m’imaginer que mes rêves d’enfant, mes désirs et aspirations d’adolescent et mes besoins d’adultes referaient surface de manière si brutale et inattendue. La surprise a été si forte, que ma tête tourbillonne sans cesse depuis et je dois mettre sur papier mon horaire de chaque jour, sinon, j’en oublies des bouts.

Je suis retourné au boulot en août avec en tête, ce besoin viscéral de respecter mes limites, mes rêves, mes désirs. Je suis dans un conflit personnel et déchirant depuis ce temps, ne voulant plus laisser aller ma Vie dans n’importe quel sens. 

Je ne veux plus être loin de ma Vie…

Puis il y a eu les vacances de Noël. Moi qui aime tant cette période de l’année entouré des membres de ma belle et grande famille, cette année-là, j’ai célébré seul avec ma mère. Nous avons ri, pleuré, chanté, mangé puis chanté, ri et pleuré encore, ne sachant plus trop s’il était de mise de célébrer ou s’il fallait juste laisser passer le temps pour oublier ces fêtes un peu étranges. Nous avons parlé de la Vie, de la résilience et avons réussi à nous frayer un sentier vers un Noël Joyeux et un Nouvel An dans l’humour et la légèreté.

Ce mercredi matin du mois de mars 2020, j’étais loin de m’imaginer que je prendrais enfin soin de moi avec tant de douceur et de bienveillance et ce, pour toujours depuis ce temps. 

Jamais plus je ne me laisserai tomber. Jamais plus je ne m’éloignerai de ma Vie. 

Ai-je trouvé le secret du bonheur, de la santé et de la longévité ?

Je ne sais pas. Peut-être…

Bon ! Je dois te laisser, j’ai de la peinture qui est entrain de sécher sur ma toile.

Mais avant,  j’ai envie de te demander : Et toi, COMMENT VAS-TU ?