Et soudainement, on en prend conscience.
Ça nous frappe en plein visage, comme une bourrasque qu’on n’a pas vu venir.
On ne comprend pas toujours notre malaise, ce sentiment d’être mis de côté, oublié et sans intérêt : nous entretenons des relations à sens unique. Et pire que ça, nous leur donnons beaucoup d’importance dans notre Vie. Nous leur faisons de la place, nous leur laissons de l’espace en souhaitant qu’elles en prennent. Et si ces relations n’agissent pas, nous revenons à la charge en faisant de grands signes, nous envoyons des alertes, époussetons, nettoyons, et lavons pour que ce soit beau et accueillant. Et si ces relations n’entrent pas chez-nous, nous cognons chez-elles. Et s’il n’y a pas de réponse, nous laissons un mot sur la porte, un message quelque part…
Et pendant ce temps, certaines relations n’aboutissent à rien, finissent par s’effriter et être blessantes beaucoup plus que stimulantes et riches de contenu. Rares sont les personnes qui osent dire les raisons de ce manque d’intérêt. Elles préfèrent prétendre manquer de temps, elles restent vagues sur leur engagement, oublient que le mot « vu », suivie de l’heure, indique que le message a été lu.
La sagesse d’une franchise assumée et exprimée est beaucoup plus appréciée que la lâcheté d’un silence qui demeure beaucoup plus malfaisant que la vérité.
Ma réflexion est courte parce qu’elle a mûri depuis longtemps déjà. Je suis dans le gros ménage du printemps. Ce que j’époussette, ce sont mes propres étagères. J’enlève la poussière que je laisse sortir par la porte d’en arrière pour qu’à l’entrée, tout soit prêt à recevoir l’authentique qui a le temps et le désir de prendre ce temps…
Stéphane Castellon