Vole, noeud papillon ! VOLE !

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En 1994, je suis entré pour la première fois dans un restaurant dans le but d’y travailler. Je venais de m’établir à Montréal après un séjour de trois mois au Mexique que j’avais fait quelque temps auparavant. J’entrais dans ce resto avec la forte envie de devenir serveur. Je n’avais aucune expérience. Vraiment aucune. Je ne savais même pas par quoi il fallait commencer quand on servait un client. Mais je m’étais dit que puisque j’allais moi-même manger au resto à l’occasion, je n’avais qu’à faire la même chose que ceux qui me servaient. Et j’ai été engagé. J’ai commencé le lendemain. Après trois jours de formation (on m’avait dit deux semaines !!!!!), on m’assignait ma section et voilà, je commençais ma carrière de serveur.

À l’époque, j’étais entré dans ce métier « en attendant ». Je me disais, avec toute la fougue de ma vingtaine, que ma carrière de comédien et d’animateur était sur le point d’exploser de toute façon et que ce job était pour m’aider à me rendre jusqu’à mon but…dans quelques mois…

J’ai célébré mes vingt ans de carrière en 2014. Oui, vingt ans à avoir été serveur, toujours en attendant qu’il se passe autre chose. Au travers les désirs, les rêves, les auditions manquées, les rôles ici et là, la figuration dans de grosses productions américaines, la troupe de théâtre que j’ai mis sur pieds, les court-métrages non rémunérés, les refus que je ne compte plus et toutes les autres jobs, j’ai servi des milliers de personnes. J’ai même été dans les meilleures vendeurs dans l’un des restos où j’ai travaillé : $250 000 de vente en un an. Pas pire hein ? Ouais ! Vraiment pas pire ! Mais ça n’a tellement aucune importance pour moi…

Vingt ans plus tard, j’attends encore. Et ce n’est pas faute d’avoir essayé, de m’être battu, d’avoir manqué des jours de travail pour des tournages qui m’apportaient définitivement plus de plaisir que les centaines de dollars que je pouvais faire en vendant des « pétates » et de la bière à profusion. Vingt ans à attendre pendant que je regardais certains de mes collègues réussir dans des métiers qui leur plaisaient vraiment et pour certains, dans ce même métier que je chérissais tant et qui , peut-être, est aussi entrain de m’attendre…

Voilà que cette année, pour célébrer mes vingt ans de service, j’ai choisi de ne plus faire ça. J’arrête pour de bon ! J’ai tout essayé pour trouver du réconfort dans ce monde magnifique qu’est la restauration. J’ai changé de restaurant, je suis devenu gérant, j’ai servi pour des banquets, des événements spéciaux, des partys privés et non, y a plus rien qui m’attire. Pas même l’argent. J’ai fait le tour plusieurs fois. Et surtout, je réalise que mon petit cerveau pense que lui et moi, nous sommes toujours entrain d’attendre. Et c’est le cas.

Je sais très bien que pour faire de la place, on doit aussi faire du ménage, faire le vide. Je le fais dans mes tiroirs, pourquoi pas dans ma Vie professionnelle ? J’ai vécu de bien belles années à faire ce métier. J’ai fait de belles rencontres, je m’y suis amusé comme un enfant, j’ai dépassé des limites et j’avais, malgré tout, un public à divertir.

Mais aujourd’hui, je dis : vole nœud papillon ! vole ! Et vole comme tu n’as jamais volé avant…

BALNEA, mon amour !

Photos BALNEA mon amourChoisir de partir seul, un jeudi matin, direction Bromont, avec pour objectif de prendre du temps pour moi, me retrouver. Je dois dire que je me sentais légèrement inconfortable à l’idée de passer cette journée (et la nuit – je vous en parle plus bas) dans un endroit inconnu, loin de mon nid douillet et rassurant et surtout, sans trop savoir de quoi serait composée la journée. Que voulez-vous, j’y suis fragile ! Mais au travers tout ça, une grande excitation traversait mon corps jusqu’à sortir les plus belles chansons de ma bouche sur le chemin vers Bromont : je prenais ENFIN du temps pour moi !

La route était belle et calme et le soleil étant de l’escapade, je ne pouvais que mieux savourer chaque instant qui me menait vers mon paradis. Je souhaitais justement trouver un rayon de soleil à mettre dans mon jardin où les fleurs tardent à pousser…

Et je suis arrivé au Spa BALNEA.

L’accueil a été spontanément réconfortant, ce dont j’avais besoin à ce moment précis. Le charmant David m’a fait visiter les lieux, m’expliquant chaque détail de chaque emplacement et surtout, il le faisait d’une voix douce et calme…C’était ben l’fun ça aussi !!!

Juché en flan de montagne, en plein cœur des Cantons-de-l’est et surplombant une réserve naturelle digne des cartes postales, il m’a fallu me rappeler souvent que ce que je voyais de mon bain à remous était bel et bien réel et à plusieurs reprises, je me suis surpris à dire à voix haute : « Esti que chu ben !!! ». Et oui, j’étais très bien. Très calme, très déposé dans l’instant présent, allant d’un endroit à l’autre sans trop me poser de questions et savourant chaque aspect des différents aires de repos. Franchement, je ne comprends pas encore pourquoi je passe autant de temps ailleurs que dans un spa !!!! Ce n’est qu’après plusieurs saucettes et plusieurs moments de repos que j’ai décidé de quitter, à mon grand regret, vers 17h30. Mais j’aurais pu rester encore…

J’avais aussi réservé une chambre à l’Auberge Nuit St-Georges, situé à dix minutes du BALNEA. Encore là, je ne savais pas trop de quoi aurait l’air l’endroit. Et j’y suis arrivé vers 18h. Une charmante dame, la propriétaire, m’a accueilli comme si j’étais son neveu en visite chez elle. Elle m’a fait visiter sa maison et présenter ma chambre. J’étais seul avec un couple dans toute la maison. C’était le calme totale. Après être allé souper au restaurant Les David et Goliath, je me suis empressé de revenir vers mon domicile temporaire pour enfiler mon linge mou et me prélasser dans l’immense salon commun (mais où j’étais seul) devant un feu de foyer. À plusieurs reprises, je me suis assoupie. Mon bien être n’avait aucune retenue. Il savourait tout…

La nuit a été trop courte parce que particulièrement savoureuse et réparatrice. J’y serais demeuré encore un peu. Mais l’odeur du petit déjeuner préparé par ma tante adoptive se faisait sentir jusque dans ma chambre. Et après un « vous avez bien dormi ? » (oui, c’est une tante qui vouvoie…), la propriétaire-cuisinière m’a proposé un jus d’orange, des fruits, du yogourt et..du pain doré !!!! Ah ben là ! Bout d’viarge ! C’est le summum du bien être !!!!! Mais non, en plus, elle m’a offert un petit pot de caramel maison…Le boutte du boutte, j’te dis !!!!

C’est mon amie Isabelle Laguë qui m’a offert mon escapade au BALNEA. Et je le précise parce que sans le savoir, c’est comme si en me poussant à prendre ce temps pour moi, elle me poussait aussi dans les bras d’un prince charmant qui m’accueillait de toute sa tendresse. C’est comme si elle m’avait aider à comprendre que ce temps que je prendrais pour moi, me permettrait aussi de tomber en amour avec moi-même, avec une partie de moi que j’ai mis de côté durant trop d’années…Je suis devenu soudainement amoureux de tout ce qui se présentait à moi, même de moi…

Je souhaitais trouver un rayon de soleil à mettre dans mon quotidien et revenir avec.

J’ai trouvé le soleil en entier. J’ai même vu une fleur commencer à naître…

C’est le début d’un temps nouveau…

Stéphane

Liens pour une escapade au Paradis :

www.balnea.ca

www.auberge-georges.com

www.lesdavidetgoliath.com